Plus NOIR, c'est PINK !

C'est la guerre !

Il y a quelques mois, j'esquissai l'idée d'une toile à insérer dans ma série ART, suite à la lecture d'un article qui annonçait la captation du noir ABSOLU, le Vantablack, par Anish Kapoor pour son usage exclusif.

C'était si... ridicule et mesquin, cette volonté de possession exclusive, qu'immédiatement j'éprouvais l'envie d'approcher au plus près de ce NOIR pour en rire.

Que faire sinon ?

Voilà qu'un billet de Jérémie Maire publié dans Télérama.fr sur le PINK le plus rose du monde, pigment rosissime accessible à tous, excepté à monsieur Kapoor, me donne l'envie féroce et joyeuse de reprendre mon croquis et de pousser l'étude jusqu'à réaliser le tableau en dormance dans mon crâne en y incluant ce rose imaginé en représailles par Stuart Semple (dont je découvre le travail à l'occasion), ce PINK si rose qu'on en mangerait !

A coups de doigts d'honneurs, les "artistes" se livrent à leur insignifiante guerre picrocholine.

Je ne sais pas encore quel titre donner à mon projet... Plusieurs toiles possibles se superposent derrière mes paupières. Battle, bataille, guerre, nonsense... Des pigments picrocholins, surgissent des scènes obsènes et absurdes. Un bouillonnement jubilatoire !

..."Et s’il y en avait d’assez téméraires pour lui résister en face, il démontrait là la force de ses muscles. Il leur transperçait la poitrine par le thorax et le cœur. A d’autres, en frappant au bas des côtes, il retournait l’estomac, ce dont ils mouraient aussitôt. D’autres, il les frappait si férocement au nombril qu’il leur faisait sortir les tripes. A d’autres, à travers les couilles il perçait le boyau culier. Croyez bien que c’était le plus horrible spectacle qu’on ait jamais vu.

Les uns criaient : Sainte Barbe !

D’autres : Saint Georges !

D’autres : Sainte Nitouche !

D’autres : Notre-Dame de Cunault ! de Lorette ! de Bonnes Nouvelles ! de la Lenou ! de Rivière !"...

Rabelais, Gargantua, chapitre XXV, 1534