Du carnet de croquis à Camille Amadeus Colombetto
Certains personnages croqués dans les carnets me sont plus familiers que d’autres.
Il m’arrive de les croiser à plusieurs reprises, dans d’autres lieux ou situations et j’en suis toujours amusée car je les reconnais alors que je leur suis parfaitement inconnue.
J’attends du hasard qu’il me permette d’en découvrir davantage à leur sujet.
Je m’attache parfois à l’un ou l’autre, au fil des carnets.
C’est le cas de ce personnage en habit religieux qui circule en trottinette dans les rues de Toulouse.
Je l’ai, en tout et pour tout, croisé deux fois.
A deux reprises, l’étrange et amusante apparition a filé sous mes yeux de toute la vitesse de son engin. Ma mémoire a enregistré l’habit, un casque, une barbe, des lunettes. La deuxième fois, l’habit était noir et l’homme de trois-quarts dos. Je l’ai reconnu à la silhouette, aux sandales, et à la trottinette.
Le voici tel que croqué le jour de la première rencontre. Ce dessin un peu taquin me plaît beaucoup.
Quelques mois plus tard, une quinzaine de ces croquis, dont mon homme d’église, ont fait l’objet d’une série de petits formats sur papier, montrés à l’ouverture de l’atelier lors de l’évènement Les Arts en Balade 2024 à Toulouse. L’abbé en trottinette a beaucoup plu. Beaucoup, vraiment.
Or, on annonçait le retour de Camille Amadeus Colombetto, objet d’une exposition collective à la Galerie des Carmes (4 nov. > 9 nov. 2024) et j’en étais.
Deux Colombetto étaient en cours d’achèvement sur le chevalet, j’en voulais un troisième.
Sans inspiration, j’esquissai des machins. Quand rien ne vient, je feuillette les carnets en écoutant de la musique. Je regardais l’abbé. Qui était-il ? Google n’a pas de réponse à la requête « abbé trottinette Toulouse ».
Plus je l’observais, plus je lui trouvais quelque chose de Colombettien. L’esquisse fut immédiate. Dans la foulée, je commençai la toile.
Un mois plus tard, elle est exposée à la Galerie des Carmes. On l’aperçoit même dans un article de La Dépêche, en date du 3-11-2024.
Mais l’abbé ?
Le mystère est éclairci.
J’ai mené l’enquête.
Le hasard m’a aidé ou plutôt un croisement d’évènement toulousain « diabolique », de publications indignées dans la presse locale et sur le réseau social Instagram, et de curiosité amusée.
Je sais qui il est, ou qui, il n’est pas.
C’est un peu compliqué : j’ai peint deux abbés en un !
Le visage de mon personnage ressemble étrangement à celui d’un abbé découvert sur Instagram lors des polémiques, mais qui n’est pas l’abbé trottinette. Or, je m’étais faite à l’idée que c’était possiblement lui, pas un autre, qui se déplaçait sportivement d’une paroisse à l’autre.
Que faire ? Il n’est pas question de modifier cette tête ! Ni rien de mon tableau !
J’ai bien une solution mais il va falloir que l’abbé d’A. y mette du sien.
Monsieur l’abbé, je vous en prie, offrez-vous une trottinette !
PS : Quelques jours plus tard, Je songeais à cette combinaison, superposition, je ne sais comment la qualifier, de deux abbés et Colombetto, ou de deux abbés en ou par Colombetto.
Je ne sais que faire de cette étrange "trinité".
Colombetto creuse le mystère à l'nfini.
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